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Adhémar Martens (Ixelles, 1898 - Schaerbeek, 1962) est né à Bruxelles dans une famille d'origine flamande. C'était un enfant solitaire, enfermé dans ses rêves, qui resta marqué par l'école religieuse qu'il fréquenta et qui lui inculqua la peur du diable et de la mort. Le travail de son père aux Archives Générales lui donna le goût de l'histoire tandis qu'il était influencé par les légendes flamandes que lui racontait sa mère. Il s'est inventé une biographie imaginaire pour sortir du vécu banal de petit fonctionnaire qui était le sien (Jean Ray recourra à ce procédé, si l'on en croit J.-B.Baronian). Dès 1918, il publie ses premiers textes sous le pseudonyme de "Michel de Ghelderode" (du nom d'une localité flamande) qu'il conservera toute sa carrière. Le choix de ce pseudonyme est d'ailleurs révélateur d'une quête d'identité et d'un attachement réel à la Flandre auquel s'ajoute le rejet de son milieu. Il est à noter que ces premiers textes paraissent dans la revue de Clément Pansaers, un des seuls dadaïstes belges. Dès le début, il se montre attaché à des "mythes flamands" même s'il écrit en français. La plupart de ses oeuvres - pièces pour marionnettes, pièces pour le Vlaamsche Volkstoneel ou récits - sont imprégnées du même esprit. Le VVT était une troupe de théâtre itinérante, catholique, flamingante et intéressé par les recherches expressionnistes et constructivistes dans le domaine du théâtre. Ghelderode écrivit, pour cette troupe, plusieurs pièces qui furent traduites du français au flamand, notamment Images de la vie de Saint François d'Assise en 1927. Après la disparition de ce théâtre, il continua à écrire mais, faute d'une reconnaissance francophone, ses pièces ne furent pas montées, c'est le cas de La Balade du Grand Macabre, Mademoiselle Jaïre, Hop Signor, Fastes d'Enfer notamment. Après la guerre, sa participation à Radio-Bruxelles, aux mains des Allemands, lui fut reprochée. Comme Malva, il avait cherché surtout la reconnaissance qui ne vint que tard: alors que la majorité de ses oeuvres dramatiques avaient été écrites entre 1925 et la seconde Guerre mondiale, paradoxalement il ne connut le succès parisien qu'à la fin des années '40. A partir des années '50, il fut joué partout en Europe et dans le monde.
Source: A.-M. Beckers, Michel de Ghelderode, Labor, coll. Un livre, une oeuvre, 1987 |
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Ressources
Bibliographie: Une bibliographie complète sur Ghelderode et son oeuvre est disponible dans les éditions des oeuvres de l'auteur chez Labor, collection Espace nord. Fondation Michel de Ghelderode, Rencontre avec Michel de Ghelderode, Lansman, 1991 La Fondation Michel de Ghelderode conserve les oeuvres de l'auteur et les écrits critiques à son sujet (voir adresse ci-dessous). Sur Internet:
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