2.  Exploitation des premiers chapitres: 

a) Chapitre un:

analyse de la méthode de Sherlock Holmes, son raisonnement.

b) Chapitre 2:

confrontation de 3 récits:

I. Le Chien des Baskerville

Objectifs: 

  • différencier récit fantastique et policier
  • étudier la structure du récit

Déroulement: rem. cette séquence fait suite à une autre sur le récit fantastique

1. Préparation de la lecture complète:  

a) Examen du paratexte: 

Selon Todorov, le roman policier se signale d'emblée par le titre des collections, le sous-genre éventuel, le texte de la 4e de couverture et l'illustration de la 1ère ; faire observer si c'est le cas ici et, sinon, quelles hypothèses sur le genre on pourrait émettre.

b) On demandera aux élèves de lire à domicile le premier chapitre du roman

c) On procédera à la lecture collective en classe du chapitre 2: "La malédiction de Baskerville"; afin de confirmer ou d'infirmer les premières hypothèses formulées. En principe, les élèves devraient s'orienter vers l'hypothèse fantastique.

Si l'étude du fantastique n'a pas fait l'objet d'une étude spécifique, on pourra fournir aux élèves quelques caractéristiques de ce genre:
  • cadre inquiétant, exotique ou tout à fait banal, quotidien,

  • des événements se produisent qui appartiennent à l'ordre magique,

  • le héros est tiraillé entre la tentative d'une explication rationnelle des événements et une hypothèse surnaturelle qui s'affirme de plus en plus,

  • la peur augmente au fil du récit,

  • fin généralement tragique: le mal n'est pas vaincu, le héros meurt ou reste marqué, des traces tangibles de l'aventure demeurent,

  • l'écriture oscille en permanence entre réel et imaginaire et c'est renforcé par l'écriture.

 Consigne de lecture: affirmer ou infirmer l'hypothèse fantastique de départ.

  Le Manuscrit La Chronique du Comté de Devon Les faits privés
Source des infos + date      
Auteur      
Hypothèse      
  Face à ces événements, quelle est l'attitude :

c) Chapitre 3:

Récapituler les convictions de chacun des trois protagonistes et expliquer sur quoi ils se basent.

Deux pistes s'opposent: l'explication fantastique et l'explication policière rationnelle.
3. Exploitation de l'oeuvre complète

a) Après la lecture les élèves devraient aboutir à la conviction qu'il ne s'agit pas d'un récit fantastique:

cadre inquiétant, exotique ou tout à fait banal, quotidien Le cadre est inquiétant: la lande
des événements se produisent qui appartiennent à l'ordre magique Oui, du moins en apparence: un chien réputé maudit a agressé un membre de la famille Baskerville
le héros est tiraillé entre la tentative d'une explication rationnelle des événements et une hypothèse surnaturelle qui s'affirme de plus en plus
  • Mortimer penche pour une explication fantastique: le monstre de la tradition hante la lande
  • Holmes est convaincu qu'il s'agit d'une intervention humaine et criminelle tout à fait explicable
a peur augmente au fil du récit la peur disparaît dès que l'énigme est résolue par Holmes
fin généralement tragique: le mal n'est pas vaincu, le héros meurt ou reste marqué, des traces tangibles de l'aventure demeurent,
  • le mal est vaincu: Stapleton se tue dans le marais
  • le héros ne meurt pas
l'écriture oscille en permanence entre réel et imaginaire et c'est renforcé par l'écriture. oui 

On en conclura que, même si plusieurs caractéristiques sont respectées, l'explication rationnelle triomphe, le mal est vaincu; dès lors il ne s'agit pas d'un récit fantastique mais policier.

b) Le genre policier:

Etablir le schéma actantiel du récit en prenant Sherlock Holmes comme sujet; on remarque que son objet est double: 

  • comprendre ce qui vraiment arrivé à Sir Charles,
  • éviter que Sir Henry ne soit agressé, voire assassiné.

Selon Todorov, on distingue trois sous-genres dans le récit policier;

  • le roman à énigme constitué de deux histoires: la première est celle du crime, la seconde qui survient ensuite, celle de l'enquête. Le détective (et le lecteur avec lui) tente de comprendre ce qui s'est passé. C'est une activité purement intellectuelle, le détective est invulnérable, à aucun moment sa vie n'est menacée,

  • le roman noir qui fusionne les deux histoires: le récit est simultané à l'action; on ne cherche plus ce qui s'est passé mais ce qui va se passer. Le détective n'est pas sûr d'arriver vivant à la fin de l'enquête, l'intérêt vient du suspense que cela engendre,
  • entre les deux, le roman à suspense qui garde les deux histoires du roman à énigmes mais développe la seconde. Il ne s'agit plus seulement de comprendre ce qui s'est passé mais de s'interroger sur ce qu'il va advenir des personnages principaux.

on constate que Le Chien des Baskerville combine ces différents sous-genres:

  • les premiers chapitres relèvent typiquement du roman à énigmes: Sherlock Holmes essaie de résoudre le problème de la disparition de Sir Charles mais il est tenu en échec,
  • les  chapitres suivants deviennent du roman à suspense
  • Holmes n'est pas un simple détective en chambre, comme Poirot le sera, par exemple: il est sur le terrain, prend des risques; rien ne dit qu'il n'est pas menacé.

On peut prolonger le travail en étudiant 

  • les techniques de suspense mises en oeuvre par l'auteur,
  • la manière dont se crée une atmosphère étrange et fantastique: 
    - le récit enchâssé au chapitre 2 de l'histoire familiale, 
    - la présence latente des légendes et superstitions, notamment liées aux mégalithes de la lande, détails qui déplacent l'histoire hors du temps,
    - la description de la lande et du manoir de Baskerville (qu'on pourra comparer à La Maison Usher d'Edgar Allan Poe): on (re)verra alors les techniques de la description et son insertion dans le récit.
  • les personnages et leurs relations:
    - Stapleton, incarnation du mal,
    - Holmes confronté à l'échec,
    - Watson plus actif qu'à l'ordinaire...