Présentation
Biographie
Patrice Lumumba est né au Congo en 1925, dans une famille de l'ethnie  Batetela. Après des études chaotiques, il entre aux Chèques postaux de Stanleyville et y entame une activité syndicale. Après un séjour en Belgique en 1956, il est emprisonné pour détournements de fonds. En prison, il écrit Le Congo est-il une terre d'avenir? A sa sortie, il est engagé à la brasserie Polar et  se consacre à l'agitation politique. Il fonde le Mouvement national congolais en 1958, avec Cyril Adoula, pour un Congo laïc, uni et indépendant. Il combat pour dénoncer le colonialisme et  revendiquer l'indépendance mais son programme reste vague. Comme leader du mouvement indépendantiste, il est emprisonné par les autorités belges. A la demande des autres leaders congolais, il participe à la table-ronde de Bruxelles en janvier 1960. Suite aux bons résultats de son parti (issu d'une scission du MNC), il devient premier ministre du président Kasavubu. Son discours jugé très agressif à l'égard du roi Baudouin, le 30 juin 1960, à l'occasion de la proclamation de l'Indépendance, refroidit les relations belgo-congolaises. Le pays s'agite: troubles à Léopoldville, sécession du Katanga; Lumumba pris de crainte de voir le Congo s'enfoncer dans le chaos, s'adresse à l'ONU et à divers chefs d'État, recevant finalement un soutien de l'URSS. Ses rapports avec les troupes de l'ONU s'enveniment: il les soupçonne d'une nouvelle colonisation. 

Le 5 septembre, Kasavubu le révoque; mis en résidence surveillée en octobre, il s'enfuit vers Stanleyville où il espère rejoindre son partisan Gyzenga. Mais il est repris par Mobutu, son ancien adjoint au MNC. Transféré au camp de Thysville à Elisabethville, il y meurt le 17 janvier 1961 dans des circonstances non élucidées à ce jour, bien que l'ONU ait reconnu l'implication de Tschombé et Munongo. Depuis 1967, l'anniversaire de sa mort est célébré à Kinshasa.

La personnalité de Patrice Lumumba est revenue sous les feux de l'actualité de façon récurrente depuis quelque temps.

Tout d'abord, Laurent-Désiré Kabila, au moment où il prenait le pouvoir au Congo, s'est placé sous le patronage du «premier héros national du Congo» (proclamation du président Mobutu, 1966) et cela, même si les partisans de Lumumba conteste cette filiation, accusant Kabila d'être un dictateur, au contraire de Lumumba, élu démocratiquement.

Ensuite, la presse n'a pas manqué de signaler le fait que le président Kabila a été assassiné le 17 janvier 2001, le jour du 40e anniversaire de la mort de Lumumba.
Enfin, les accusations répétées d'implication de la Belgique, relayées par des publications journalistiques ont amené les autorités belges à mettre sur pied une commission d'enquête sur l'assassinat de l'ex-premier ministre congolais. La commission a établi "la responsabilité morale de la Belgique, qui avait œuvré pour l'écarter du pouvoir et ne s'était pas préoccupée de son intégrité physique lors de son transfert au Katanga". 

Le 5 février 2002, le gouvernement belge a présenté des excuses au peuple congolais et décidé de créer un fonds destiné à éviter les conflits dans la République démocratique du Congo.