Questions des élèves et réponses de X.Hanotte: |
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Sur l’écriture et les sources |
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* Est-ce que, dès le début, vous aviez l’intention d’écrire un roman historique ? (Katia) - Pour moi, Derrière la colline n'est pas un roman historique. Car je connais très bien cette période et les lieux que je décris. Je ne me suis pas documenté "pour écrire". La documentation faisait en quelque sorte "partie de moi". Maintenant, pour le lecteur, c'est évidemment autre chose. S'il considère mon livre comme un "roman historique", pourquoi pas ? * Pourquoi avoir choisi précisément la première guerre mondiale et pas la seconde ? Pourquoi la bataille de la Somme (Yves, Alexandre, Baris) - J'écris souvent mes livres à partir de lieux que j'aime et qui m'émeuvent. Ici, la campagne autour de Thiepval m'inspirait. Ses monuments, ses champs, ses cimetières, son climat particulier ont aussi "créé" le livre. Ce fut donc 14-18, la Somme, l'armée britannique. * Pourquoi avoir intitulé le roman Derrière la colline alors que les événements se passent sur un terrain plat ? (Yves, Alexandre, Kevin) - Humour, j'imagine. Very british, en plus. J'espère que vous aimez les Monty Python ou Blackadder. Bon, si vous relisez le bouquin, et si vous allez sur place, vous verrez qu'ils ont dû la monter, cette fichue colline, et que ce ne fut pas du gâteau. * Je pensais que vous alliez nous expliquer ce qui se passait derrière cette fameuse colline mais après la lecture, je n’en sais toujours rien… (Lydie) - Moi non plus, si cela peut vous consoler. * Cette histoire d’amitié vous a-t-elle été inspirée par une expérience personnelle ? (Katia) - Toute histoire d'amitié peut être inspirée par une expérience personnelle. Dans le cas contraire, ce serait bien triste. Dans ce sens-là, on peut dire que oui. Mais la seule identité que j'ai pu prendre, le temps d'un roman, c'est celle de Nigel-William. * Vous êtes-vous fortement documenté sur la vie dans les tranchées, la guerre de position ? Comment ? (Isabelle, Sandy, Xavier, Gwendolyn) - Je n'ai pas dû me documenter spécifiquement. Je connaissais déjà énormément de choses. Il existe en effet des tonnes de livres et témoignages sur cette époque, particulièrement en Angleterre. Aussi, il faut aller sur les lieux, respirer l'ambiance immatérielle qui y règne aujourd'hui et voir les paysages pour mieux comprendre. * Avez-vous écrit les deux « histoires » séparément et puis inséré les passages judicieusement ou avez tout écrit dans le déroulement de la lecture ? (Gwendolyn) - J'ai tout écrit "en séquence", sans séparer les deux histoires. Car l'une nourrissait l'autre et étaient amenées à se "rencontrer" au fur et à mesure que je progressais. * Vous avez rencontré Jacqueline ? On s’aperçoit, à la fin du livre qu’il y a eu de la correspondance entre deux personnes (elle et vous ?) ? Est-ce pour vous documenter ? (Jean-Mathieu) - Jacqueline est un personnage imaginaire. Tous les personnages sont d'ailleurs imaginaires ou transposés, à part le capitaine Tweed qui, lui, a vraiment existé (de même que James Street, le soldat enterré à Albert dont Nigel et William entretiennent la tombe, et Potter, tué au début de la 2e partie). * Le début m’a paru ennuyeux alors que la fin est plus accrocheuse. Pourquoi ce changement, autant au niveau du suspense que du rythme, de votre écriture en général. On dirait que vous parlez de la vie d’un homme qui se fait un ami, une histoire passe-partout et, du jour au lendemain, ils vont se faire engager pour la guerre et, seulement après, il y a de l’action et ça me paraît une tout autre histoire, sauf que ce sont les mêmes personnages. (Isabelle) - C'est une manière de voir mon roman, pourquoi pas ? D'autres lecteurs préfèrent le début. D'autres n'aiment rien, d'autres aiment tout... Il y a toujours autant de livres différents qu'il y a de lecteurs différents. * J’ai beaucoup apprécié les passages en anglais car cela m’a permis de tenter de traduire les extraits. Les poèmes étaient également très jolis. Les avez-vous tous empruntés à d’autres auteurs ou en avez-vous écrit quelques-uns ? (Gwendolyn) - Tout est de moi. En anglais comme en français. Sauf les chansons (d'époque) et le poème en deux vers de Kipling. Dans ces cas-là, je cite mes sources. * Les soldats, William Salter, Nigel Parsons, Bates… et toutes les compagnies militaires ont-ils vraiment existé ou certains sont-ils de pure fiction ? (Gwendolyn) - Les unités militaires sont toutes réelles, de même que les combats et les lieux décrits. Les personnages sont imaginaires, sauf quelques uns comme le capitaine Tweed. * Les personnages ont-il réellement existé et vécu tout cela ? Si oui, comment a-t-on su que Nigel avait pris l’identité de William ? (Sarah) - J'ai déjà répondu ci-dessus. Dans ses développements "personnels", ce roman est et demeure une fiction. Mais on sait bien, n'est-ce pas, que si la réalité dépasse souvent la fiction, il n'est pas rare que la fiction rejoigne la réalité. |