La psychologie du
personnage se dévoile peu à peu, il y a parallèlement une progression,
un crescendo dans la provocation, en même temps que dans les avertissements,
prophéties, malédictions de plus en plus inquiétants.
Acte I:
- c'est d'abord le
séducteur cynique que nous découvrons par le portrait qu'en fait
Sganarelle,
- son apparition nous le
montre volage, trouvant son plaisir dans la recherche de l'amour et
déçu par la satisfaction de celui-ci. Il a l'esprit léger, désinvolte
en matière religieuse, remettant à plus tard le moment de régler
ses comptes avec le Ciel. Il n'est donc apparemment pas athée et,
s'il a commis un meurtre, c'est en combat loyal, d'ailleurs le pardon
du roi lui est acquis. Il ne se différencie donc pas beaucoup de
nombre de jeunes fous de son époque et de son milieu que la vie
facile et une mauvaise éducation ont rendu insensibles aux réalités
du coeur. Il pourrait donc s'amender, ce n'est une une âme perdue.
Le premier acte se présente donc comme une comédie.
Acte II - III:
- Don Juan trouve son
plaisir dans une agilité intellectuelle qui lui permet de se tirer de
toutes les situations. Il vit dans l'instant et s'est créé un
univers irréel par le pouvoir des mots. Il ne croit pas à ce qui
dure et est en perpétuel mouvement, évitant par la fuite ou la
dérobade tout ce qui le ramène à la réalité.
- La scène du pauvre
amène à se demander si son cas n'est pas désespéré.
- Dans la scène 3, il se
montre trompeur avant d'avoir un sursaut de fierté.
- Le défi au Commandeur
apparaît comme une affirmation d'incroyance.
Acte IV:
- Don Juan se montre
"trompeur de soi-même": il fuit son doute métaphysique, se
sent traqué face à son père.
- Il est pris dans
l'engrenage de la tragédie.
Acte V
- Don Juan a peur, il
utilise donc l'arme des lâches, l'hypocrisie: aculé à regarder la
réalité, il cesse d'exister.
- Mais à la dernière
seconde, il refuse de se renier.
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