Cendrillon appartient à l'imaginaire collectif. Comme tous les contes merveilleux, celui-ci est issu de la tradition populaire et a été mis par écrit assez tardivement: au XVIIe siècle, dit M.Soriano, "Le folklore cesse d'être croyance pour devenir enseignement et symbole". Les sources de ses multiples éléments, qui présentent de nombreuses variantes, sont diverses: on pense en trouver dans la plus haute antiquité chinoise (cela expliquerait l'idée du "petit pied" de l'héroïne qui, pour les Chinois est signe de beauté, de vertu et de distinction). On trouve également une légende égyptienne de l'époque pharaonique dont certains éléments font penser à la Cendrillon qui nous connaissons. Enfin, la légende de Cupidon et Psyché n'est pas sans rappeler, par certains aspects, la version des frères Grimm. Par ailleurs, selon Jean-Claude, Bologne (Histoire du mariage en occident, J.Cl.Lattès, 1995), le don d'une pantoufle accompagnait les fiançailles germaniques et il cite comme source Grégoire de Tours au VIe siècle. |
Le nom de Cendrillon |
Le dictionnaire
provençal-français de J.T.Avril (Lacour, 1991) cite
Cendroulet, -etto, cendroulié, -iéro, "celui, celle qui se plaît à
tisonner par amusement" et Cendroulia ou cendrouria
qui signifie "tisonner, remuer la cendre sans besoin et par
passe-temps". |
Pour B.Bettelheim (Psychanalyse des contes de fées), Cendrillon permet au jeune enfant de s'identifier à l'héroïne, spécialement quand il vit sa rivalité avec ses frères et sœurs, même s'il apparaît aux adultes que les épreuves vécues par l'héroïne sont exagérées; il trouve, dans la victoire finale de celle-ci, la conviction qu'il surmontera la rivalité fraternelle qu'il vit. |